Bienvenue au Sénégal : pays de la Téranga, comme on aime tant l’appeler !
Pays de la joie, du soleil et j’en passe , mais un pays également avec ses dérives.
Un pays loin d’être parfait : le Sen régal, comme le dit si bien le chanteur Carlou D dans une de ses chansons portant le même titre.
A travers ce morceau, il y dénonce certains faits qui gangrènent la société sénégalaise.
Cela au point de se dire : Le Sénégal, ne serait-il pas une société hypocrite ?
Prenons tout d’abord le problème des castes qui est l’origine de l’avortement de beaucoup de mariages qui auraient pu se concrétiser.
Combien de parents ont dit niet aux relations de leurs enfants, parce que soi-disant la femme ou l’homme avec qui ils ont voulu se marier, étaient Tëg , griot…
Pour ceux qui ne connaissent pas trop ces histoires de castes notamment les non -sénégalais, je vous renvoie à mon article qui porte essentiellement sur cette thématique : https://lespenseesdenicole.com/2017/04/24/le-probleme-de-castes/
Ces histoires de castes datent d’une ère tellement lointaine, à l’époque des royaumes, mais malheureusement beaucoup de familles sénégalaises restent ancrées dans sur ces traditions, en faisant allusion à la lignée, à la noblesse.
Ainsi un noble ( Guer en langue wolof ) ne doit pas se marier avec une personne d’une caste inférieure.
Je me demande toujours comment le Sénégal ait pu rester bloquer encore au 21 e siècle à ces absurdités !
De nombreux parents au Sénégal, refusent systématiquement pour des questions de castes que des mariages se concrétisent , mais peuvent accepter cependant que leur progéniture se marie avec un Européen, ou un arabe.

En gros : ils rejettent un sénégalais ou une sénégalaise comme eux, mais disent oui à un étranger et sont prêts à renier leurs enfants, s’ils s’entêtent à se marier avec une personne d’une autre caste.
Ces derniers feront dès lors face à du chantage affectif et à une situation très difficile, car contraints à stopper leur relation.
Mais le pire dans tout ça, c’est surtout que ces pères, ou ces mères de famille, se clament croyants, musulmans, alors que ce genre de comportement est loin d’être digne d’un bon musulman !
Autre exemple : Combien de jeunes filles ont subi un viol de la part d’un de leurs proches ?
Qu’il s’agisse de leur oncle, leur cousin, ou parfois leur propre père, mais on leur demande de se taire, de ne pas porter plainte, parce que justement il s’agit d’un proche et cela pourrait donc détruire la famille.

Est-ce qu’on se met ne serait-ce qu’une seule fois à leur place, afin de prendre conscience du traumatisme qu’elles ont subi ?
Et, le plus difficile, c’est vivre dans le même toit que celui que le violeur en question, le voir tous les jours, sans ne pouvoir rien faire, parce qu’elles n’ont pas le droit d’aller porter plainte !
On leur interdit de le faire, uniquement pour que la famille ne se brise pas !
C’est à la fois méchant, sordide, et vraiment hypocrite !
Il peut même arriver que lorsqu’elle en parle, on lui rejette la faute, en disant que c’est elle qui a allumé ce proche, raison pour laquelle il a abusé d’elle.
Les victimes souffrent en silence dans leur chair, pendant que leur bourreau circule librement et sont même capables de refaire leur sale besogne, car sachant que personne ne portera plainte contre eux.
Qu’en est-il également de ces maitres coraniques qui adorent prêcher alors qu’ils sont dans le faux, violent des enfants talibés ?!

Sous leur masques d’hommes religieux sévères, correctes, qui évoquent sans cesse la religion ou les bonnes pratiques que doit avoir un musulman, se cachent des loups, des monstres horribles qui violent des fillettes ou des talibés.
Qu’en est-il de ceux qui disent croire en Dieu, mais préfèrent aller voir des voyants ?
Et tous ces gens qui disent être contents de votre réussite, mais n’hésiteront pas à avoir recours au maraboutage pour vous détruire, car rongés par la jalousie.
De plus, ce que l’on voit très souvent également au Sénégal, ce sont les commérages : ceux qui adorent parler de la vie d’autrui, le critiquer, alors qu’ils font pire !
Et en plus , ils veulent s’ériger en donneurs de leçons .
Comme le dit si bien le chanteur ivoirien Mix Premier : les trois fois saint. Ces personnes qui adorent juger les autres, comme si elles n’avaient jamais péché !
A cela s’ajoute, le fait que les gens vous sourient, vous complimentent, mais n’hésiteront pas à parler mal de vous , une fois le dos tourné.
Au Sénégal, de nos jours, ceux qui prônent pour la vérité, se font beaucoup d’ennemis, pendant que certains préfèrent vendre leur dignité pour de l’argent.
Et d’ailleurs, en parlant d’argent : ceux qui en donnent, en distribuent, alors là, ils ont droit à des éloges, et sont respectés. On court même derrière eux, comme des toutous ! Seulement le jour ou ils n’auront plus rien, ils ne verront plus personne !
Etre une femme au Sénégal, c’est pas toujours évident !
Je n’affirme pas que toutes les femmes sénégalaises souffrent, mais on a l’impression que la société est trop stricte, beaucoup de choses ne lui sont pas tolérées.
Certaines femmes souffrant dans leur ménage qui subissent des violences conjugales ou autres, on leur demande de rester quand même dans leurs foyers à cause de leurs enfants, en évoquant ce fameux : »mougne « .
Autrement dit : »Supporter, endurer ».
Quand elles sont veuves, si elles veulent se remarier, certaines familles les étiquettent de : »aye gaaf « , qu’elles portent malheur !
Il y aussi des femmes mariées n’ayant pas encore d’enfants qui subissent une pression énorme de la part de leur belle-famille ou des jugements, parce que c’est de leur faute, elles sont stériles !

Seulement ce problème de stérilité peut venir de l’homme, mais c’est toujours la femme qui est étiquetée, on ne demande jamais à l’homme d’aller voir lui aussi un spécialiste. Et par égo, il a tendance à ne pas vouloir s’y rendre.
Quand il s’agit de la polygamie, vous entendrez beaucoup d’hommes ( coureurs de jupons ) se justifier lorsqu’ils sont pris la main dans le sac, que la religion musulmane leur permet d’avoir 4 femmes.
Au Sénégal, nombreux sont ceux qui attendent votre mort pour faire de longs et beaux témoignages sur vous, alors que de de votre vivant, ils vous calculaient à peine !
Ne parlons pas de ceux qui avaient l’occasion d’aider un de leurs proches malades en termes de soins médicaux, mais ne l’ont jamais fait. Seulement une fois sa mort, ils débourseront de l’argent pour les funérailles.
C’est si pathétique !
Et ce fameux Ndogolou yalla, qu’on entend très souvent ?
On met tout sur le dos de Dieu, alors que beaucoup de situations auraient pu être évitées !
Sacré Sénégal, ou devrais-je dire : SEN REGAL !!
Pays de naafekh, comme on le dit en wolof dans lequel l’hypocrisie hélàs, règne constamment !

Je suis sénégalais de purs souche et je dois dire que votre analyse est très juste. La société sénégalaise est très hypocrites. Votre analyse est assez généraliséet certains détails même ont été omis n’empêche c’est assez pointu. D’ailleurs j’avais eu pour ambition d’écrire un livre précisément sur ce sujet mais devant l’immensité de la tâche la paresse m’a vaincu 😅, mais peu importe bonne analyse!!
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Bonjour Mohamed, merci pour votre contribution. Effectivement il y a d’autres facteurs, mais l’idéé était de citer surtout les exemples les plus récurrents dans la société sénégalaise.
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