En Afrique : notamment au Sénégal, le problème des castes est un sujet qui reste toujours d’actualité.
Apparues à l’époque des royaumes, on distingue ainsi une hiérarchisation des individus selon leur classe sociale :
- Les gér (Nobles ou bourgeois)
- Les tëg (Forgerons)
- Les ñéeno (Bijoutiers)
- Les laobé (Bûcherons)
- Les géwal (Griots, qui autrefois étaient des orateurs, chantaient les louanges des rois).
Malheureusement, vous trouverez encore des familles au Sénégal toujours aussi archaïques, qui au 21 e siècle accordent encore tellement d’intérêt à ces castes. Vous les entendrez ainsi parler de l’importance de la lignée.
Dans la société Sénégalaise moderne, le griot par exemple, est par définition : la personne qui quémande (Wayane en langue wolof), lors des cérémonies telles que les baptêmes et les mariages, fait l’éloge d’une personne, dans le seul but d’avoir de l’argent. Ce qui reste contradictoire à ce que faisait le griot de l’époque.
Mais le hic justement, c’est que celles qui appartiennent à cette lignée ne sont pas forcément toutes des personnes qui quémandent, si elles le font, c’est parce qu’elles ont choisi de le faire. Ce que je trouve d’ailleurs très dommage, car c’est un peu comme accepter de se rabaisser.
Vous entendrez dire également qu’une personne Gér qui se marie à un ñéeno ou un Tëg : l’un deux pourrait lui porter malheur.
Je vous avoue que tout ceci me fait tellement rire, car étant d’une absurdité inouïe.
Pour revenir sur le sujet et afin de mieux vous expliquer le réel problème que peut avoir cette histoire de castes dans la société contemporaine Sénégalaise, je vais l’illustrer par l’exemple de deux jeunes : Maguette et Alioune.
Ils sortaient ensemble depuis deux ans et étaient fous amoureux.
Les parents d’Alioune souhaitaient que leur fils se marie, jugeant que c’était enfin le moment pour lui, d’avoir une femme, surtout qu’il avait déjà une bonne situation professionnelle.
Alioune approuva alors totalement cette idée, surtout qu’il envisageait d’épouser Maguette. Il en parla alors à ses parents qui commencèrent à lui poser toutes sortes de questions sur sa copine ainsi que sa famille.
En entendant leur fils prononcer le nom de famille de la jeune fille, sa mère lui demanda si elle était tëg ?
Alioune ne comprit pas la question, car il n’accordait pas d’intérêt à ces vieilles histoires de tradition.
Sa famille mena alors des enquêtes sur Maguette afin de savoir de quelle lignée elle était.
En ayant la confirmation qu’elle était bien de la caste des Tëg (Forgerons), les parents d’Alioune lui firent part de leur désapprobation sur la relation qu’il entretenait avec Maguette, prétextant qu’ils avaient le sang noble et qu’il était hors de question qu’il se marie avec une fille d’une caste inférieure.
Alioune eut dès lors l’impression que le monde s’écroulait autour de lui, car ne comprenant pas comment une vieille histoire de tradition pouvait détruire sa vie de couple ?
Il décida alors de faire entendre raison à ses parents, mais cela n’aboutissait à rien, car ces derniers étaient très traditionalistes au point qu’ils le menacèrent de le déshériter et le bannir à jamais, s’il s’entêtait à épouser Maguette.
Malgré l’opposition de ses parents dans sa relation avec Maguette, il continuait toujours à la fréquenter. Néanmoins un jour il prit son courage à demain, et décida de lui faire part de son problème : celui qu’il gardait au plus profond de lui depuis quelques mois et qui lui causait cette peine immense au point que ça le détruisait à petit feu.
Tout comme lui, elle avait du mal à comprendre, comment au 21 e siècle, des parents de famille pouvaient encore avoir une telle mentalité ?
Mais le plus dur pour elle tout comme Alioune, c’était de devoir renoncer définitivement à l’amour de sa vie.
Beaucoup de jeunes Sénégalais ont vécu la même situation que Maguette et Alioune, d’autres ont su relever le défi en s’imposant face à leurs parents. Ce qui j’imagine, n’est pas toujours facile, mais important à faire, car après tout, c’est de leur bonheur dont il est question!
Je trouve que certains parmi eux sont très égoïstes, ils ont déjà fait leur vie, mais ne peuvent s’empêcher de vouloir décider pour leurs enfants en détruisant souvent leur bonheur.
Il y en a parmi eux qui ne cesseront de leur rappeler, la différenciation qu’ils ont sur le plan généalogique comparé aux autres.
C’est pour cette raison que lorsqu’un père, une mère s’oppose à l’union de son enfant avec une personne castée, le problème prend plus d’ampleur qu’ils ne peuvent l’imaginer.
Toute personne qualifiée de « castée », est celle qui n’est pas de descendance noble.
Malgré tout, c’est rassurant de voir aussi qu’il y ait des familles qui n’accordent aucun intérêt à cette histoire de castes si lointaine, car le plus important pour eux est que leur enfant soit avec quelqu’un de bien.
Pour moi tous ces individus qui restent ancrés aux vieilles traditions des castes, ont un esprit arriéré. Je n’arrive pas à comprendre comment des personnes qui se disent croyantes (soit disant) réfléchissent de la sorte. Je vois cela bien pire que le racisme.
Car, dès lors ou’ on parle de personne « castée », c’est une manière de se dire qu’on est mieux que l’autre, et de se vanter d’avoir le sang noble.
Avez-vous déjà vu un cimetière pour les gér, un pour les Géwal , un pour les ñéeno et un pour les tëg ?
La réponse est non !
Dans la religion musulmane :
- l’Islam interdit formellement de se vanter de sa lignée
- Il incombe aux musulmans d’être comme un seul corps et de ne pas se laisser affaiblir par les divisions qui sont le propre du paganisme.
- Le plus noble des hommes auprès d’Allah est celui qui est le plus pieux.
Je finirai ces quelques lignes en disant tout simplement que :
‘’ Les humains, qu’ils soient noirs, jaunes, blancs, descendants d’esclaves, de nobles, de griots, ou de forgerons viennent tous des mêmes êtres, à savoir Adam et Eve.
Par conséquent, nous sommes tous semblables aux yeux de Dieu, il n’y a pas d’être supérieur à l’autre, sinon que dans son degré de piété.
J’espère qu’un jour cette stigmatisation disparaîtra définitivement de la société Sénégalaise, car tant qu’elle ne sera pas éradiquée, beaucoup de vie de couples resteront sans lendemain.
Enfin, je pense que les grands dignitaires religieux Sénégalais pourraient jouer un rôle important à ce propos, en incitant chacun à davantage respecter les recommandations de l’islam, qui encore une fois, fustige toute forme de discrimination humaine qui puisse exister ‘’.
Je suis tout à fait d’accord avec toi.
Les dignitaires religieux doivent intervenir et se prononcer là-dessus, bien souvent des couples se séparent ou bien luttent et se marient sans la bénédiction des parents.
Tout cela pour pouvoir vivre leur amour pleinement et sereinement.
Je suis triste de voir que notre société n’a pas dépassé ce clivage.
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Très bon article avec beaucoup d’enseignements que l’on peut en tirer. Pourvu que les familles, africaines , particulièrement celles sénégalaises, en prennent conscience.
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